À MA ZONIE, À MA ZONARDE




à ma Zonie à ma Zonarde 

Le Bois Mord

(couplet 1) à ma Zonie à ma Zonarde c’est toi qu’on scie c’est toi qu’on larde à ma Zonie à ma Zonarde forêt qui plie faudrait qu’on t’garde à ma Zonie à ma Zonarde t’en baves tu cries on te débarde à ma Zonie à ma Zonarde arbres sans abri chantent plus cafardent …

(refrain) c’est une chanson que je dédie à ma Zonie c’est le poumon qui se lézarde à ma Zonarde sylverculose moroverdose le bacille des imbéciles fait tout cramer forêt terrée fait tout crever forêt percée c’est une chanson que je dédie à ma Zonie c’est le poumon qui se lézarde à ma Zonarde forêt nasée vert tendre piqué !

(chœur) odieux CO2 ! adieu cet O2 !

(couplet 2) à ma Zonie à ma Zonarde tu brûles c’est cuit on t’baise c’est hard à ma Zonie à ma Zonarde cramée roussie jamais veinarde à ma Zonie à ma Zonarde c’est toi qu’on chie et qu’on chaparde à ma Zonie à ma Zonarde à ma jolie à ma blafarde …

Photo argentique 100% réalisée à la main et à l'oeil

à fleur de peau-aime, extraite de

Les Supinatrices ... bar ... à ... gouinent au Port d'L.

les Supinatrices de Nick Coper


ALERTE ENLÈVEMENT !




En 1990, les moissons au Puy me coupèrent l’herbe sous le pied :

J’avais été saisi d’impressionnisme au spectacle de ces muscles bandés sous la sueur à fourcher les glanes en meules où les brindilles de la paille entassée étincelaient comme autant de brefs coups de pinceaux jetés par ces peintres de la Nature reproduisant en vrai les tableaux de Monet :

je décida d’en faire autant dans mon labo photo en triturant comme il faut et comme une faux la lumière et le temps d’exposition. (voir l’expo « Travaux des champs d’impression » jeroboamlagence.blogspot.com)

L’été fini, j’entendis un de ces laboureurs désœuvrés de tous ces travaux des champs s’échiner, encore et toujours, parce que c’est dans leur nature ; ça provenait d’au-delà la couronne de brume automnale qui cernait ce mamelon du Puy, vers l’étendue boisée qui en formait la touffe sommitale, tout en châtaigniers, palombières et autres recoins à cèpes à rassasier toute une assiettée de ces travailleurs de la terre ; et même tout un plat :

je décida au bout d’un moment passé à l’arrêt, réflex en main, d’aller capturer sur le plan-film cette proie sonore encore inconnue à mes oreilles pourtant déjà pas mal éduquées au spectacle de cette première saison des récoltes écoulée.

Je fus saisi, encore plusss que par les meules, par cette puissante mâchoire d’acier aussi incongrue qu’un Tigre-Sabre préhistorique feulant toujours sa sauvagerie au deuxième millénaire après J.C. ; dans ce trou de verdure tout récemment essarté, comme un fauve affamé elle pinçait comme pour s’assurer qu’elles étaient bien mortes les grumes allongées dans le fossé avec deux points rouges à leur côté : c’était la marque de la scierie du coin qui, sans vergogne, dévorait la forêt et amassait ses prises sur la longue remorque de son camion-corbillard ;

Strangulé par une immense révulsion mêlée de bile et de révolte pour ces pauvres arbres-êtres abattus sans avoir même pu s’enfuir, vicieusement piégés par LE prédateur ultime on croit qu’on peut tranquillement prendre racine et réchapper dans cet Eden au choix cornélien qui s’impose à tout être vivant, plus beau tu pousses et tu grandis, plusss sûre, plusss dure sera ta chute paisiblement ils fructifiaient, ombrageaient et humusaient au mieux dans la contrée magique, tels de majestueux pachydermes aux jambes gigantesques et immobiles d’une infinie insouciance, quand, par un matin tôt et froid d’Octobre, ils devinèrent, à l’envolée sauve-qui-peut de tous leurs petits amis ailés,  oui ils surent que c’en était terminé des petits-déjeuners en paix ; à la sale gueule de cette volée d’oiseaux de mauvais augures tout casqués d’orange-chantier et plumes de grand-chef tronçonneur qui s’abattait sur eux, ils ne purent qu’hurler leur mal et toute leur incompréhension : « Ouaille ! pourquoi t’aimes scier ?!?? » ; ça déchire ! ça fend le cœur !

je tira je m’souviens deux trois clic-clac par réflex, (j’en avais deux autour du cou), pas plusss tellement sous le choc, et bientôt les larmes du deuil cédèrent le coin de l’œil à la vengeance artistique.

Plusss tard, j’appris que sur les lieux-mêmes de ce pogrom, un bûcheron trop sûr de lui se fit prendre la jambe par un tronc brave et sans peur défendant ses petits et ses frères d’infortune : Sylver Star pour ce héros-martyre, mon image « Le Bois mord » était déjà tirée en 40x50 et en 120x70, il ne me restait plus qu’à la marier avec ce peau-aime plutôt peau-haine « à ma Zonie, à ma Zonarde », en dédicace à tous ses compagnons les arbres et, singulièrement, à toute une bande d’entre eux qui sont un des poumons de cette foutue planète foutue.

Je marcha désormais pour les troncs d’arbres, en évitant l’étron d’homme.

En 2002, encadré par moi-même façon chaîne de tronçonneuse (énormes dents-crocs 15cm de haut de chaîne Stihl en PVC autocollant alternativement argent brillant et noir mat) je prêta mon grand format (120x70) à Mme Catherine Bottais, Directrice du centre de formation Art&Communication à Rouen pour lui démontrer qu’on pouvait faire plusss et mieux à la main et à l’argentique qu’avec n’importe quel Photoshop dont elle faisait profession d’enseigner le maniement :
Elle ne me l’a jamais rendu, il n’est plus accroché dans son bureau, un jour elle a prétendu qu’on lui avait cambriolé (!), tous les deux-trois ans quand je passe devant sa putain de devanture je réclame mon bébé, mais rien n’y fait, blackout total, absolu mépris du père de l’œuvre, rien à foutre de la lutte arbrée :
si vous le voyez, prévenez tout de suite  la Police et alertez JÉROBOAM, L’Agence, ne tentez rien par vous-même l’individue est bancale d’aplomb et de morgue (excepté si vous êtes huissier ou avocat)





 

 


 

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